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Malgré l’avènement des GPS et autres applications, les cartes topographiques, les vraies, restent un excellent moyen de s’orienter. En randonnée surtout, elles sont des sources d’informations extrêmement utiles, sur l’itinéraire à emprunter bien entendu, mais aussi la nature du terrain, les cours d’eau alentours, les habitations… avec l’assurance de ne jamais tomber en panne de batterie !
Pour le néophyte cependant, déchiffrer tous ces symboles peut s’avérer bien compliqué. Alors après vous avoir expliqué en détails comment installer son bivouac et où poser sa tente en France, voici un petit guide pour apprendre à lire une carte IGN et ne pas vous perdre lors de votre prochaine randonnée.
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L’institut Géographique National, rebaptisé Institut National de l’Information Géographique et Forestière en 2012 (mais ayant conservé l’abréviation IGN), est la référence en matière de cartographie en France. Les cartes IGN sont ainsi les plus répandues : vous n’aurez donc aucun mal à les trouver.
Ainsi, les cartes IGN sont en vente sur la boutique en ligne de l’Institut. Une carte interactive des plus pratiques vous aide à bien faire votre choix. Vous trouverez également les cartes IGN dans les magasins spécialisés dans l’outdoor, comme Au Vieux Campeur, mais aussi dans les grandes enseignes comme la Fnac. Quelle que soit la région que vous visitez, il y a de fortes chances que vous puissiez vous en procurer dans les librairies ou les supermarchés locaux. Ce seront souvent des cartes à petites échelles, donc très détaillées et idéales pour explorer une région à pied, à vélo ou en voiture.
Les cartes IGN se déclinent en différentes échelles, de la plus large (échelle nationale) à la plus précise (1 : 25 000, soit 1cm = 250m). Une source d’information infinie dont nous parlait l’écrivain aventurier Sylvain Tesson dans notre dernier volume papier, Les Others Magazine Vol VI, la distance : « On est les seuls, avec les Suisses, à avoir l’intégralité du territoire au 25 millième. Les seules nations au monde, c’est dément ! […] Tout le monde devrait plonger dans cette merveille de représentation ! »
Alors devant l’étendue des possibilités, quelle carte choisir ? Pour la randonnée, on ira plutôt du côté des cartes TOP 25 et Série Bleue mais voici quelques indications pour vous aider à vous y retrouver :
Il existe donc différents types de carte adaptés à chaque moyen de déplacement et activité. L’IGN a même sorti des cartes consacrées à des événements, comme la carte de La Grande Guerre 1914-1918, qui couvre toute la zone de front de la Suisse à la mer !
Pour une première approche en ligne, consultez le Géoportail de l’IGN, où vous pourrez simplement rechercher un lieu et obtenir la carte correspondante. Vous pouvez aussi vous reporter aux pictogrammes sur la couverture qui permettent de choisir la carte la plus adaptée à votre aventure. Pensez également aux cartes TOP 25R, super résistantes et adaptées aux conditions climatiques difficiles.
Bonus : l’Institut Géographique National a mis en place le service « carte à la carte » pour créer des cartes personnalisées : choisir la région, les éléments à faire apparaitre et même la couverture… Pratique quand la zone que l’on recherche se trouve à mi-chemin entre deux cartes !
Vous avez trouvé votre carte ? Il faut maintenant l’orienter. Si vous connaissez votre position sur la carte et qu’il est possible d’identifier la position d’un objet éloigné (une église par exemple), il suffit de faire tourner la carte de manière à ce qu’elle corresponde avec le terrain. Rien de plus simple !
Sinon, il va falloir trouver le Nord. Les meilleurs d’entre nous sauront utiliser le soleil ou les étoiles. Pour les autres, une bonne boussole fera l’affaire. Petit rappel : il suffit de faire correspondre la flèche de visé (fixe) avec l’aiguille mobile rouge qui pointe vers le pôle magnétique. Ensuite, il n’y a plus qu’à orienter la carte vers le Nord en partant du principe qu’il correspond (pour faire simple) au bord horizontal supérieur de la carte. Ça y est ? Vous êtes fin prêts !
Prochaine étape : déchiffrer votre carte. Plusieurs éléments sont ainsi à prendre en compte : le relief, les codes couleur et, bien sûr, la légende.
En randonnée, l’un des principaux intérêts d’une carte IGN est de vous indiquer le relief, histoire de ne pas se retrouver surpris par une paroi infranchissable ou un ravin, mais aussi d’estimer la difficulté d’un parcours. C’est là qu’interviennent les courbes de niveau. Elles forment des lignes imaginaires reliant des points de même altitude. Elles sont généralement représentées en bistre (marron-orangé) mais également en bleu sur les neiges éternelles et les glaciers, ou en gris sur les pierriers (terrains couverts de pierre ou éboulis).
Le principe de base est simple : plus les courbes sont serrées, plus la pente est raide. Plus les courbes sont espacées, plus la pente est douce.
En effet la distance entre deux courbes est toujours la même. On parle donc de l’équidistance. Elle est en générale de 5 mètres en plaine mais de 10 à 20 mètres en montagne. Ce chiffre ne s’invente pas, il est indiqué dans la légende. Attention, certaines cartes peuvent combiner deux équidistances en fonction des endroits !
Toutes les cinq courbes, vous trouverez une courbe maîtresse. Plus épaisse que les autres courbes, elles permettent de compter plus facilement : s’il y a 5 mètres de dénivelé entre chaque courbe alors il y a 25 mètre (5 x 5) entre deux courbes maîtresses. Pratique pour se repérer sur des cartes de haute altitude où les courbes sont plus resserrées.
Certaines courbes maîtresses s’accompagnent de chiffres. Il s’agit de l’altitude. Cette indication s’avère très pratique pour savoir :
D’autres indications permettent de comprendre le relief :
Enfin, il est aussi très utile de savoir faire la différence entre crête et talweg d’un seul coup d’oeil :
Les cartes IGN respectent un code couleur bien précis qui permet de comprendre immédiatement à quoi correspondent les différents éléments. On distingue donc :
L’avantage des cartes de randonnée est qu’elles sont très précises et consignent les moindres détails… Mais entre tous ces symboles, pas facile de s’y retrouver !
Pour ce qui est de la toponymie, les noms des lieux sont tous inscrits sur la carte, des plus grandes villes aux plus petits villages. Des abréviations précisent la nature de ces agglomérations : préfecture, sous-préfecture, canton, commune… Les noms des sommets, des forêts et des fleuves sont également indiqués, tout comme les parcs naturels régionaux et les GR.
Bien d’autres détails figurent aussi sur les cartes topographiques. Qu’ils soient naturels ou non, des éléments comme une route, une chapelle, une passerelle, une ruine, un refuge seront représentés, de même que la qualité du sol, le type de cours d’eau et bien d’autres informations.
Alors un conseil : prenez le temps de bien étudier la légende en amont pour savoir vous y retrouver d’un coup d’oeil !
Et vous voilà prêts pour partir sillonner les plus beaux sentiers de randonnée !
Photo de une : Mathieu Delahousse
Sur papier, 304 pages
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vol. 11 — Delirium
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