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La Vallée de Chamonix. Pour le passionné de montagne et d’alpinisme, c’est un peu le paradis. On vient y voir ses sommets aux noms légendaires : l’Aiguille Verte, les Drus, les Grandes Jorasses… et le Mont Blanc, évidemment. Un univers de roche et de glace aussi beau que fragile qu’Alejandro et Jorge sont venus découvrir. Ils nous racontent leur première étape, une journée de randonnée jusqu’au Lac Blanc et leur premier face à face avec le Mont Blanc.
J’ai encore du mal à y croire aujourd’hui, mais je n’avais jamais été dans les Alpes avant cette année. Et pourtant, je suis complètement accro à la montagne et à la randonnée. Que ce soit pour la nature, la vue, la tranquillité… Je ne peux pas m’en passer. Les Pyrénées espagnoles, la vallée de Bénasque, Ordesa… je connaissais. Mais les Alpes ? Je n’avais pas encore eu l’opportunité d’y aller.
Alors en juillet 2018, j’ai quitté l’Espagne et pris la route avec mon grand frère, Jorge. Direction les Alpes ! Il y avait cet endroit dont tout le monde nous parlait et dont on rêvait depuis tout petit : la vallée de Chamonix, berceau de l’alpinisme. On devait y aller !
Mais par où commencer ? Quelques mois plus tôt, j’avais découvert des photos du Lac Blanc, situé à 2 300 mètres d’altitude. Il parait que de là haut, on peut voir tout le massif du Mt Blanc, ses pics, ses glaciers… Alors voilà, c’est là que nous irons. On embarque nos sacs à dos, nos chaussures de rando et une tente, le refuge étant fermé à cette saison.
Comme toute personne qui visite pour la première fois la vallée de Chamonix, je n’ai qu’une seule obsession : trouver la plus belle vue sur le Mont Blanc. On met au point tout un circuit. Le premier jour, on part de Flégère pour une courte rando d’à peine 2 heures et seulement 400 mètres dénivelé positif. De quoi se mettre en jambes pour la suite.
En chemin, on croise une incroyable variété de plantes. Des buissons, des conifères, des fougères… On s’arrête devant chaque nouvelle espèce. On marche ainsi tout l’après-midi, jusqu’au lac Blanc. En tout et pour tout, on n’a croisé que 4 personnes ce jour là et à peine plus de 10 le lendemain matin. Comme une impression d’être seuls au monde ! On arrive au lac, qui tient toutes ses promesses. Impossible de résister : avant même de nous installer, on prend autant de photos que possible. Là encore, personne, si ce n’est un couple de marcheurs venus remplir une bouteille d’eau avant de continuer leur route.
J’en garde un souvenir incroyable. L’un des plus beaux jours que j’ai pu passer en montagne. Je suis là, avec mon frère, face au Mont Blanc et un lac glacé. Le soleil se couche et habille la vallée de ces couleurs indescriptibles. À ce moment là, je me dis que voilà, c’est ça que je veux. On n’a pas toujours la chance de se dire « je suis heureux ». Mais là, à cet instant précis, je le suis. Un endroit pareil vous fait oublier vos angoisses, l’anxiété, le stress… La ville, le quotidien et les problèmes ne sont plus qu’un lointain souvenir. Voilà exactement pourquoi je me sens si bien sur les sommets.
La nuit tombe peu à peu, je regarde le Mont Blanc, le glacier du Tour, le glacier d’Argentière, la Mer de Glace et le glacier des Bossons. On installe enfin notre campement, on enfile quelques couches de vêtements en plus avant de se jeter sur nos sandwichs. La soirée peut commencer, mais elle est de courte durée : un vent glacé se lève et nous oblige à nous réfugier sous la tente. Quelques pages de roman plus tard, on s’endort. Là haut, sur la montagne.
J’ouvre les yeux vers 5 heures du matin. Je me souviendrais toujours de ce moment. J’ai ouvert le zip de la tente, tout doucement. Le ciel était d’un bleu profond. Pas un nuage, pas un souffle de vent. Rien ne bouge. Et le Mont Blanc, toujours lui, nous fait face. Je n’ai même pas de mots pour décrire ce que j’ai ressenti devant tant un tel spectacle.
Les yeux encore cernés par la nuit, on se dépêche d’attraper nos appareils pour profiter de cette lumière exceptionnelle et prendre les premières photos du jour. C’est bien simple : on ne sait plus où pointer son objectif. Le lac est complètement immobile, un vrai miroir. Je cherche par tous les moyens à rendre les proportions démesurées de l’endroit. Mais c’est impossible. Une telle immensité à faire tenir dans un si petit cadre…
Vers 7h30, il faut reprendre notre chemin. Il est tôt, mais on est déjà heureux et satisfaits de notre journée ! Les nuages sont de plus en plus bas, comme s’ils descendaient en même temps que nous. Très vite, on se retrouve enveloppés d’un épais brouillard. De temps à autre, les rayons du soleil tentent une percée. L’atmosphère est étrange. Je me souviens me sentir reconnaissant. Nous étions venus découvrir l’un de plus beaux endroits au monde, et nous n’étions pas déçus !
De retour à Flégère, nous avons repris la voiture. Notre première rencontre avec le Mont Blanc a tenu toutes ses promesses, et notre voyage est encore loin d’être terminé : l’Aiguille du Midi et la Mer de Glace nous attendent…
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