Puisant ses origines dans les eaux chaudes du Pacifique, le surf est arrivé en Europe dans les années 1950 et notamment au Pays basque avec les « Tontons surfeurs », pionniers du surf français dont on vous contait l’histoire dans Les Others Volume 6.
La pratique, comme beaucoup d’autres activités outdoor, s’est largement démocratisée depuis, et l’Hexagone s’affiche en destination de choix pour un surf-trip, rivalisant avec Hawaï et la Gold Coast (puisqu’on vous le dit !) grâce à des vagues relativement plus accessibles que certains spots mythiques, et qui déroulent toute l’année.
Si le Sud-Ouest, vient tout de suite en tête, notre côte atlantique compte bien d’autres endroits où se mettre à l’eau. Des falaises d’Etretat aux eaux bretonnes ou vendéennes, voici 6 spots de surf en France.
Les meilleures saisons pour surfer sur l’ensemble du littoral français sont l’automne et l’hiver. L’été, les températures seront bien sûr plus agréables, mais la houle sera quant à elle moins consistante. Sans parler de la fréquentation. Alors si vous voulez profiter des meilleures conditions sur votre spot de surf préféré en France, il peut être bon d’investir dans la classique panoplie 4/3mm, chaussons, cagoule et gants et surfer l’hiver.
Attention : les conditions sont aussi plus difficiles durant la saison hivernale. Comme toutes les pratiques outdoor, le surf est un sport dangereux qui demande sérieux et préparation. Si vous souhaitez débuter, préférez l’été, faites appel aux conseils d’un professionnels et soyez bien informés, tant sur les prévisions que les règles du surf (ci-dessous) dont la priorité.
Le nombre de surfeurs à considérablement augmenté ces dernières années et donc le nombre d’accident. Surfer implique de respecter des règles de sécurité :
Pour tous les spots mentionnés dans cet article, vous pourrez consulter les prévisions de MagicSeaWeed ou WindGuru. Indispensable pour se jeter à l’eau en toute sérénité, lire ces bulletins n’est pas toujours facile, alors voici quelques explications :
Si la flèche pointe vers la gauche, le vent souffle offshore, de la terre vers la mer. En général, c’est idéal car le vent va lisser le plan d’eau et retenir la lèvre des vagues au moment du déferlement. Les vagues seront donc plus creuses et des tubes pourront se former.
Si la flèche pointe vers la droite, le vent souffle onshore, de l’océan vers la terre. Il va dégrader le plan d’eau, on verra des moutons apparaître et les vagues auront tendance à s’écraser.
Si la flèche pointe vers le haut, ou vers le bas, on parle de sideshore. Le vent longe la côte et peut créer des courants violents. Prudence !
Il s’agit de la taille de la houle en mètre, calculée par des bouées au large des spots. Mais attention : une houle de 1 mètre, comme ici le 3 décembre, désigne la taille de l’ondulation, pas la vague au niveau de la lèvre quand elle déferle. Si la houle fait 1 mètre, la vague peut atteindre 1,5 mètre ! Et si ça vous paraît petit, dit comme ça, sachez qu’une telle vague représente tout de même 15 m³ d’eau (soit 15 000 litres). De quoi vous donner une bonne baffe…
voici le temps entre deux crêtes de vague, indiqué en seconde. Si la période est de 5 secondes, les vagues déferleront avec une vitesse assez faible (moins de 20km/h). Il vous faudra faire un canard toutes les cinq secondes ! Si la période est de 15 secondes (notamment en hiver), la vitesse au take-off peut atteindre 40 km/h. Il va falloir ramer sec ! Plus la période est grande, plus les vagues vont grossir, l’eau s’amassant sur un plus long laps de temps. Une bonne période est au dessus de-8, 12 est souvent idéal.
Lorsque la marée descend, les courants ne sont pas les mêmes que lorsqu’elle monte et les rochers peuvent affleurer… Préférez un coefficient élevé : plus la différence d’eau entre marée haute et marée basse est importante, plus les vagues seront consistantes et rapides. L’idéal ? Marée montante et coeff’ de 50 à 70.
Vous connaissez notre amour pour les voyages en train, plus écologiques que la voiture et souvent plus pratiques pour quitter la ville. Mais mauvaise nouvelle ici : il est assez compliqué d’emporter sa board à bord. Officiellement, la SNCF n’autorise que des planches d’un maximum d’1m20 de long pour 90cm de large. Pas de souci pour les body-boarders, mais pour les autres, la compagnie propose un service de Fret : comptez 80€ pour une livraison à domicile pour un board bag de 3 mètres maximum et moins de 30 kilos. À vous de voir… Pour un week-end, vous pouvez aussi louer une planche sur place.
Alors même si ce n’est pas dans nos habitudes, il faut admettre que la voiture ou le van sont bien les plus pratiques pour un surf-trip, histoire de dormir près des vagues et de se jeter à l’eau dès que les conditions sont optimales. Sans compter que vous économiserez en logement. Mais tant qu’à rouler, partez à plusieurs ou favoriser le co-voiturage !
Si la Haute-Normandie n’est pas la région la plus consistante pour trouver un bon spot de surf en France, elle cache tout de même de belles surprises. Les conditions sont optimales en hiver quand le reste du littoral est balayé par la tempête, avec des houles courtes à moyenne. On y trouve de jolies gauches qui déferlent aux pieds de l’arche. Bien sûr, l’eau est glaciale et plutôt fraîche en été (si vous avez la chance de voir la vague marcher à cette saison). Chaussons de rigueur toute l’année : le reef est acéré ! Il n’est d’ailleurs pas rare d’y laisser une dérive voire une planche… Prudence.
Le Cotentin offre de vraies perles dans une eau translucide quand le soleil est de sortie. Vous y trouverez de longues plages de sable quasi-désertes. C’est encore la Manche, mais l’ouverture sur l’Atlantique dont bénéficie la péninsule du Cotentin en fait une région de surf de très bonne qualité. La commune de Siouville-Hague a d’ailleurs obtenu le label de Ville de Surf 2 étoiles en 2018. Les vagues ne sont pas trop puissantes généralement (mais gare aux surprises !), mais se surfent aussi bien en petite planche qu’en longboard. Un petit conseil : allez-y le vendredi, jour du marché aux Pieux, pour y prendre une galette saucisse (la Bretagne n’est pas si loin…)
Si vous souhaitez pousser vers l’Ouest, vous trouverez de quoi faire dans le Finistère Sud. La longue baie d’Audierne s’étend de la pointe de Penmarch à la baie des Trépassés, avec aussi des kilomètres de beach breaks plus ou moins bondés et des reefs de qualité pour surfeurs aguerris. Dans ce petit bout du monde, le cadre est sauvage et le ciel capricieux. Les vagues déroulent toute l’année alors on enfile sa combi (l’eau dépasse très rarement les 15°C…), on se prend un bon bol iodé et on finit la journée sur la plage ou entre les vans. Le petit plus ? Sans trop chercher, vous trouverez très facilement un spot de camping sauvage ou de quoi garer votre van près des vagues, pour vous jeter à l’eau dès le réveil. Bref, un bon spot de surf en France où vivre sa van life.
Dans le Morbihan, la presqu’île de Quiberon compte de nombreux beach breaks. Les débutant et longboardeurs se dirigeront vers les grandes plages de Sainte Barbe et des Crevettes, qui sont aussi d’excellents spots de replis en cas de grosses houles. Les plus expérimentés iront vers la côte sauvage, les plages de Port Blanc ou Port Bara par exemple. Les meilleurs jours peuvent être « landais », avec des vagues très creuses, rapides et puissantes. Attention : pour accéder aux plages vous traverserez une grande zone dunaire qui est également un terrain militaire, avec des tirs et entraînement hors saison. Ça peut valoir le coup de se renseigner, si vous comptez camper près du spot. Sinon, faîtes quelques kilomètres dans les terres et vous trouverez des coins déserts où vous planter votre tente aux pieds de menhirs, dolmens et autres rochers cachés dans la forêt.
Le beach break le plus connu de Vendée s’appelle Bud Bud et offre des vagues rapides et très creuses pour surfeurs expérimentés. L’eau peut sembler marron mais c’est normal, c’est le sable. Pour vous y rendre, il faudra aller en direction des Conches, entre la Tranche sur Mer et Longeville. Les débutants se dirigeront plutôt vers la baie des Sables d’Olonne. Vous pourrez d’ailleurs louer du matériel face à la plage. Le Sud des Sables est assez sauvages. Vous pouvez camper dans la pinède mais attention aux chenilles processionnaires si vous y aller au printemps ! Il y a aussi de nombreuses locations dans les villes côtières entre les Sables et la Tranche-sur-Mer.
Pas de surprise : c’est la capitale du surf en France, et quels que soient la saison et les conditions, vous aurez de la compagnie… Mais il faut dire qu’il y en a pour tous les goûts : beach breaks, reefs, point-breaks, gros barrels ou vagues à longboard… Tout dépend de ce que vous cherchez ! C’est aussi là qu’on ira pour être certains d’avoir des vagues. Le sud-ouest capte en général la plupart des orientations de houles, à moins que ça ne soit trop sud, ce qui reste assez occasionnel. Si vous débutez, peu importe où vous allez, vous n’aurez pas beaucoup à chercher pour trouver des planches et des combinaisons à louer.
Thématiques
INSTAGRAM — Rejoignez la plus grande communauté de nouveaux aventuriers