Suivez la talentueuse chorégraphe Aline Derderian dans sa ville natale de Marseille,
et laissez vous transporter par les poétiques clichés d’Amélie Laroux.
Passionnée, control freak et généreuse, Aline Derderian n’est pas seulement en adoration devant le leader de Joy Division, Ian Curtis. Elle est également une grande fan du Café Muller de Pina Bausch et des lévriers. Ce qu’elle n’aime pas ? Les personnes condescendantes, celles qui parlent de sujets sans savoir et les groupies. Son moment préféré de la journée ? Probablement à deux heures du matin, l’instant parfait pour écouter de la musique psychédélique et bosser ! Elle vit la vie qu’elle a toujours rêvée, et souhaiterait consacrer tout son temps aux chorégraphies et aux performances de la compagnie qu’elle a montée. Sa ville idéale ? « Londres bien sûr, le bonheur n’est pas nécessairement loin. » Pour la suivre en ligne, le site de sa compagnie, CONSENSUS. Elle a eu la chance de présenter en mai 2015 sa première longue pièce, une adaptation d’Antigone par Jean Cocteau en danse contemporaine.
Fondatrice du blog hellolaroux, Amélie Laroux partage quotidiennement ses voyages et ses road trips de manière esthétique et poétique à ses lecteurs. À travers ses deux passions que sont l’écriture et la photographie, elle nous embarque dans de somptueux récits, de l’Andalousie au sud de la France en passant par Lyon ou encore Amsterdam, grâce à ses clichés pastels. Elle illustre aujourd’hui le Marseille d’Aline, pour le plus grand plaisir de nos yeux.
Je dirais que c’est un mix entre un paysage de carte postale et un festival de musique, une atmosphère où tu traines et t’assoies dès que tu trouves un groupe chouette, où la nourriture reste attrayante et les bières pas chères. Pendant l’hiver c’est une autre ambiance, avec l’esprit de Noël. La ville se remplit de festivals de rues.
Ma famille habite en banlieue donc principalement la voiture ou le bus pour me rendre en centre-ville, et ensuite je me déplace surtout à pied. C’est assez facile de circuler dans le centre, toutes les choses à faire sont proches les unes des autres.
Rue Francis Davso car c’est l’occasion de voir l’arrière de l’Opéra. Le Cours Julien est un des rares quartiers où je tombe sur des gens qui ont le même style vestimentaire que moi, vu que c’est le coin « bohème-arty-vintage », enfin vous voyez ce que je veux dire. Et la baie des singes est un lieu à couper le souffle où on peut trouver des restaurants de fruits de mer avec une vue grandiose sur l’eau turquoise.
De mai à septembre, et juillet et août objectivement, malgré les touristes.
Le Café de la Banque (24 bd Paul Peytral) : un bistrot au style parisien en plein centre où j’avais mes habitudes après les cours.
Les Akolytes, sur la Plage des Catalans (41 rue Papety).
Le Café Lulli (26 rue Lulli) : un minuscule café près de l’Opéra qui sert des tartes maison délicieuses et une sélection de thés impressionnante.
Longchamp Palace (22 bd Longchamp) pour les personnes qui comme moi pensent que les jardins cachés sont le summum du romantisme. Si vous voulez impressionner madame, je vous conseille l’hôtel C2 (48 rue Roux de Brignoles) qui possède un magnifique mur végétal intérieur et des bartenders très doués.
Café Thaï (136 rue du Rouet), des chefs locaux, une décoration locale ! Le Cercle Rouge (41 rue Adolphe Thiers), spécialités corses fait-maison et un choix de whiskys à n’en plus finir, tout cela situé dans un bâtiment reconverti de Marseille, caché en plein cœur de la ville avec un jardin secret.
Dans les arbres (Domaine des Creissauds, 13400 Aubagne), seulement ouvert l’été. C’est un peu loin du centre (genre 30 minutes de voiture) mais c’est un lieu unique et quasi magique : une cabane en bois construite dans les arbres au milieu des champs et de la verdure.
Au Petit Nice (28 place Jean Jaurès) est le spot bondé des jeunes, vu que tu peux te faire servir un pastis décent pour 3 euros.
L’hôtel C2 ou Les Grandes Tables (41 rue Jobin) dans le centre culturel de La Friche Belle de Mai.
Mon meilleur ami dirait le bar La Caravelle (1 rue Caisserie) qui possède un balcon et est idéalement situé pour observer le port et Notre Dame de la Garde. Pour ma part, je conseille The Cup of Tea (34 quai du Port), tout près mais moins tendance : un modeste salon de thé/café ouvert la journée, le lieu idéal pour se poser avant d’aller se balader dans le Panier. Et ce qui est top c’est qu’ils vendent aussi des vinyles de psyché et des cartes postales de Marseille. MONTEVIDEO est un lieu inspirant aussi. À la base résidence d’artistes, le lieu a évolué en restaurant/salle de spectacle. Pour les férus de culture, ça vaut carrément le détour.
Polikarpov (24 Cours Honoré d’Estienne d’Orves) sur le célèbre Cours d’Estienne d’Orves où absolument tout le monde passe.
Les demoiselles du 5 (5 rue de l’Arc), avec sa cave, me fait beaucoup penser aux bars de l’est de Londres, où tu n’as pas besoin de te soucier de ton look avant d’y aller. Les styles de musique changent tout le temps, de Nirvana à Desireless en passant par de la salsa. Et l’équipe est top.
La machine à coudre (6 rue Jean Roque), Le Poste à Galène (103 rue Ferrari), l’Espace Julien (39 cours Julien), Montévidéo (3 impasse Montévidéo), Cabaret Aléatoire (41 rue Jobin). Ces salles passent principalement du punk-garage-rock-psyché-indé avec des programmations quasiment toujours géniales. À ne pas manquer : le festival MARSATAC qui est l’événement musical de Marseille par excellence. Une fois par an en septembre/octobre à la Friche Belle de Mai. Et bien sûr, l’Opéra propose une belle sélection de concerts et de spectacles de danse.
Je suis chorégraphe et j’avais l’habitude de monter à cheval, donc soit Les Studios du Cours (76 rue du Rouet) pour prendre des cours de danse, soit le club d’équitation de Carnoux (13470) près de Cassis, caché dans une forêt de pins : le spot parfait pour souffler, littéralement à 10 minutes du port de Cassis, un de mes lieux favoris dans le Sud.
Lollipop Music Store (2 bd Théodore Thurner) : des vinyles et des articles de musique pour les fans de Rough Trade. C’est notre version sud de la France. J’ai commencé à y trainer vers 15-16 ans quand c’était un des seuls endroits à proposer une sélection décente d’artistes indés. Je me rappelle encore du jour où j’ai déniché une biographie d’Ian Curtis et c’est là que mon obsession pour sa musique a commencé. La boutique Rythm’n Dance est là où j’ai acheté mes premières pointes, c’est donc un lieu très cher à mes yeux.
La Rue des Antiquaires (rue Edmond Rostand) est pleine d’antiquaires et de galeries. Quand j’étais au lycée on avait un cours de philosophie tous les vendredis matins qui se terminait par un déjeuner dans le coin. J’ai le souvenir de me balader après les cours dans cette rue qui mène à l’avenue de la Préfecture, m’asseoir au Café de la Banque pour boire un thé et lire davantage. Non loin de là se trouvent aussi Lilou Vintage (1 bis rue Pastoret), Friperie (4 rue Chauvelin), Frip Insertion (78 bd de la Libération).
Le parc du Ballet National est sans hésitation mon préféré, je m’y posais à chaque fois que je prenais des cours là-bas (20 bd de Gabès), et ça me rappelle ces journées à rêver de devenir la plus grande danseuse du monde. Et ce parc est connecté au Borely, le plus célèbre de Marseille (avenue du Prado).
Les Roches Blanches à Cassis : une vue spectaculaire sur les vagues qui se laissent mourir sur les roches, l’eau transparente et le vent qui fouette ton visage !
Alors, à chaque fois que je retourne à Marseille, il y a au moins un jour où je prends le bus jusqu’à la place Castellane, puis descends la rue de Rome pour arriver à la Préfecture, où je retrouve un ami au Café de la Banque, bois un latte que je n’apprécie même pas vu qu’ils ne servent pas encore de laits alternatifs dans le sud de la France. Ensuite je continue ma route rue Paradis et rue Sainte pour me rendre à l’église Saint Victor où j’allume un cierge, contemple la vue panoramique sur le palais du Pharo en face et me prends la meilleure pâtisserie au monde : des Navettes. C’est un classique de Marseille et toutes les personnes qui veulent en goûter vont là. Leur recette secrète les rendent addictifs ! Après ça, je marcherais probablement le long du port pour atteindre le quartier du Panier, m’arrêter à la Vieille Charité (reconvertie en musée où sont souvent exposées des œuvres d’art moderne). Les expositions seraient ensuite discutées autour d’un verre à Polikarpov avec des amis rejoins sur la place Estienne d’Orves. Ce qui est chouette avec ce lieu, c’est qu’avec mes amis, on a de super souvenirs ici : tout le monde y a soit présenté son travail, mixé de la musique, performé ou eu un rencard au moins une fois.
Je ne suis jamais allée au Stade en 23 ans… Tout ce que je connais du tourisme dans le sud, c’est le marché nocturne d’artisans de Sanary-sur-Mer.
L’Opéra de Marseille si ça rentre dans cette catégorie et La Friche Belle de Mai.
ARLES ARLES ARLES sans hésitation. C’est une ville antique romantique pleine de charme : vraiment pas chère et très inspirant si comme moi vous rêvez de vous envoler pour Rome dès que l’été arrive.
Passer toute une nuit sur une des plages à siroter du pastis, quelques toasts de Rouille (une sorte d’aïoli que l’on met en général dans les soupes de poissons ou dans la bouillabaisse) et des amis jouant de la guitare. Et ne pas manquer les rencontres d’Arles, le festival de photographie, à une heure de route.
L’odeur du bord de mer et la couleur de l’eau pour commencer, et ensuite quelques-uns de ces délicieux biscuits que sont les Navettes, pour leur petite forme de bateau et leur emballage en métal, à acheter au four des navettes (136 rue Sainte Marseille).
La Madrague par Brigitte Bardot et Wild Horses des Rolling Stones me rappellent toutes deux les trajets de Marseille aux Saintes-Marie-de-la-Mer pendant l’été, à fumer des clopes à la fenêtre et à observer les chevaux et taureaux sur le route.
Une saison en enfer. Tout d’abord parce que Rimbaud est mon poète français préféré et que je l’ai lu pour la première fois à l’école. Ensuite parce que Rimbaud est mort ici. Et enfin pour des histoires romantiques reliées à ce bouquin du temps où j’y vivais encore.
J’ai récemment découvert le clip de Dominic A, Au-revoir mon amour, qui se passe à Marseille : des images incroyables du MUCEM (ah d’ailleurs, ça vaut le détour).
photos by Amélie Laroux
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