Que ce soit à travers le Khirgizistan comme Natacha de Maheu et ses frères, ou sur la Karakoram Highway dont Mathieu Tordeur nous parlait dans le 2e épisode des Baladeurs, voyager à vélo permet de s’immerger dans un pays, s’aventurer sur des routes impraticables, prendre le temps de s’arrêter, de rencontrer… Une expérience sportive et humaine à la fois que sont partis vivre Pedro et Pau, pour dix jours dans les montagnes du Caucase, en Georgie.
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La Georgie. Que ce soit Pau ou moi, on ne savait vraiment pas ce qu’on allait y trouver. Fallait-il s’attendre à un pays de l’Est ? Quelque chose que l’on connait ? Et comment sont les gens, là-bas ? Autant de questions qui se bousculaient dans nos têtes depuis la première fois que nous avions eu l’idée de partir découvrir ce la Géorgie à vélo, et encore dans l’avion, alors qu’on devinait les premières montagnes du Caucase entre les nuages.
On est arrivés très tôt, ce matin-là. Notre hôte avait eu la gentillesse de venir nous chercher à l’aéroport. Une proposition à laquelle on ne s’attendait pas et qui ne présageait que du bon pour la suite. Le soleil se levait à peine quand on arrivait à Tbilisi, une ville bien trop jolie pour être une capitale, où il est très facile de se perdre entre les innombrables marchés, les quartiers bohèmes et leurs petites ruelles pavées.
Dès le premier jour, une chose nous a frappé : la gentillesse du peuple géorgien. J’insisterai beaucoup sur ce point, peut-être trop au goût de certains, mais croyez-moi, les mots ne seront jamais assez… La deuxième chose que nous avons appris, c’est qu’il n’y a pas d’heure pour boire la Tchatcha, une eau-de-vie de raisin fait maison, aussi appelée « vodka de vin » !
Notre aventure à vélo a débutée par le Parc national de Tbilisi, l’un des neufs parcs nationaux de Géorgie, situé au nord de la capitale. De petites routes en gravier serpentent entre ses vallées. Quelques croisements plus tard, trop occupés à admirer la beauté de la campagne géorgienne, nous nous étions déjà perdus… Un homme s’est arrêté pour nous demander si tout allait bien avant de nous inviter à bord de son van pour nous reconduire sur le droit chemin. Comme ça, comme si c’était la chose la plus naturelle au monde. On est restés un peu bête devant tant de générosité.
Voilà comment nous nous sommes retrouvés à Tianeti, un petite ville de quelques milliers d’habitants parmi les plus pauvres du pays. Là, nous avons rencontré un groupe d’hommes plutôt âgés qui nous ont invités à une fête, le soir-même. Au programme : diner traditionnel et musique géorgienne. Nous avons mangé, bu, dansé et encore bu. Je crois qu’on peut dire que ce soir là, nous nous sommes fait de vrais amis, sans même avoir pu échangé un mot : nous ne parlions pas géorgien et aucun ne parlait espagnol ou anglais !
Nous avons ensuite repris la route vers le Parc national de Tusheti, un endroit méconnu et parcouru par des populations nomades, des chèvres sauvages et des léopards d’Anatolie. Là, dans une petite ville appelée Phasaeti, une famille nous a accueillis quelques jour, le temps de se reposer avant d’attaquer l’Albano Pass. Elena, leur fille, parlait un anglais parfait. Elle nous a montré la ville et beaucoup appris sur les traditions locales. Nous nous souviendrons longtemps de ces quelques jours à Phasaeti. En partant, nous avions l’impression de quitter notre famille, une seconde fois.
La montée au col Albano, la plus haute route cyclable du Caucase, fut un autre moment inoubliable de ce voyage. Imaginez… 2700 mètres de dénivelé sur à peine 70 kilomètres. Pour celles et ceux qui ne connaissent rien au vélo, croyez-moi sur parole : c’est beaucoup ! Nous avons bien sué, mais avons apprécié chaque kilomètres, immergés dans des paysages spectaculaires qu’aucun de nous ne connaissait ou n’avait même pu imaginer.
Une fois arrivés à Omalo, nous sommes allé rencontrer notre nouvelle hôte, une vieille dame adorable (une fois de plus !), avant de partir visiter les alentours. Le soir, nous avons mangé, bu, ri, et profité du plus beau des couchers de soleil. Couper de tout, du monde, du bruit, des « problèmes » aussi.
Retour à la civilisation. Une habitante du village a proposé de nous ramener en 4×4 jusqu’à Phasaeti, où nous avions passé quelques jours en famille. Nous ne les avions même prévenus de notre retour, comment aurait-on pu ? Mais c’était comme si ils nous attendaient et nous ont de nouveau accueillis comme leurs propres fils.
Les mots me manquent pour décrire la Georgie. C’est un pays magnifique, une nature préservée, des endroits merveilleux, une culture d’une richesse infinie et, vous l’aurez compris, un peuple d’une gentillesse exceptionnelle, toujours là pour vous aider, le sourire aux lèvres. De tout ce que nous avons vécu dans ce petit pays à mi-chemin entre l’Europe et l’Asie, c’est probablement ce que nous garderons gravés à jamais en nous et ce qui, on est certains aujourd’hui, nous fera bientôt revenir.
Crédits : Pedro Mecinas & Pau Monteagudo
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