Par Les Others
La France en train (1/3) : des embruns bretons aux volcans d’Auvergne
Temps de lecture : 9 minutes
Oubliez le Canada, l’Islande, la Patagonie… L’aventure est à portée de main !
Nous avons imaginé trois voyages inédits à réaliser en train pour (re)découvrir la France sur les rails, de la ville à la campagne, et à travers des expériences au plus près de la nature.
Notre premier itinéraire nous emporte de Brest à Clermont-Ferrand, du bord de l’océan aux sommets des volcans. En chemin : la Côte de Granit Rose, les bords de Loire, Orléans et le Puy-de-Dôme. Une aventure testée et validée par Vanessa du blog Cash Pistache et Clara de Wild Road, en partenariat avec Aigle.
Quand y aller ?
On ne va pas vous parler de pluie en Bretagne, ce n’est qu’une légende… Mais si vous cherchez un climat favorable pour profiter au mieux de la nature, des activités nautiques et des randonnées, préférez juin à septembre (14°/24°C). Les abords de la Loire sont également plus doux et cléments en cette période (15°/25°C), tout comme Clermont-Ferrand (12°/27°C). Mais l’Auvergne reste soumise aux caprices du climat montagnard, alors qu’importe la saison : prévoyez toujours des vêtements chauds.
Bien sûr, l’arrière-saison présente aussi des avantages, notamment au sujet de la fréquentation. Vous pourrez facilement vous retrouver seuls face aux volcans ou à l’océan, et profiter des couleurs de l’automne, dans la campagne d’Orléans.
En rails !
Notre itinéraire débute à Brest, dans le Finistère. Installez-vous confortablement dans votre wagon et mettez cap à l’Ouest ! Au bout du monde, Brest est néanmoins très bien desservie par les rails. Depuis la Gare Montparnasse de Paris, le trajet dure désormais moins de quatre heures. Vous aurez même droit d’enjamber la petite ville de Morlaix par son spectaculaire viaduc, un passage au ralenti obligé pour le TGV.
Depuis Nantes, bien qu’aux portes de la Bretagne, vous mettrez quatre heures pour atteindre Brest, avec un changement par Quimper ou Rennes. Depuis Lyon, Bordeaux ou Lille, comptez en moyenne sept heures de voyage. Si vous êtes dans le Sud de la France, un trajet en train entre Marseille et Brest, par exemple, prend environ neuf heures, avec changement de gare à Paris.
À noter : de Rennes à Orléans et d’Orléans, les trajets en train direct ne sont pas possibles, il vous faudra, par exemple, repasser par Paris.
Notre itinéraire
De Brest à Clermont-Ferrand, découvrez étape par étape notre voyage au fil des rails (et de l’eau !).
Jour 1 : Du port de Brest aux pavés de Lannion
Brest, terminus, tout le monde descend ! L’air marin nous fouette déjà le visage : bienvenue en Bretagne. Celle qu’on surnomme la cité du Ponant — par opposition au Levant — nous surprend agréablement, entre son architecture rectiligne d’après-guerre, ses docks et bases navales en plein coeur de ville, mais aussi son Conservatoire botanique national ou son Musées de la Marine. Le port et le ballet des navires offrent un spectacle idéal pour déjeuner. On remonte dans un train pour filer vers Lannion, dont le charme opère immédiatement, des rives du fleuve aux maisons anciennes en pans d’ardoise et à l’église médiévale.
Bonus : empruntez le téléphérique de Brest pour débarquer aux Ateliers des Capucins, ancienne fabrique de la Marine devenue lieu de culture où manger, voir une expo, se balader en skate (oui !) et grimper dans la plus grande salle d’escalade de Bretagne.
Jour 2 : De la côte de granit rose aux ruelles de Rennes
Aujourd’hui, direction les curiosités géologiques de la Côte de Granit Rose. On saute du lit de bon matin pour prendre la navette et y être dès les premiers rayons du soleil, quand les rochers arborent leurs plus belles teintes cuivrées, appareil photo en main. On longe ce littoral d’exception durant de longues heures par le GR®34, plus connu sous le nom de sentier des douaniers. La marche nous laisse le temps de savourer l’air du large et nous revigore pour la journée. On reprend le train pour Rennes dont on découvre les façades à colombages et les ruelles pavées toujours (très !) animées.
Bonus : visitez Rennes un samedi matin pour profiter du marché des Lices — où se retrouvent TOUS les Rennais depuis 4 siècles — et manger une incontournable galette-saucisse.
Jour 3 : La Loire au fil de l’eau
Notre train bien matinal nous embarque vers Orléans, prêtes à poursuivre notre aventure… sur l’eau ! Une fois à destination, nous rejoignons Joris pour remonter la Loire. On pacque nos affaires dans un tonneau et on monte à bord de nos canoës canadiens, pagaies bien en main. Il ne reste qu’à se laisser glisser sur le fleuve, en direction de notre lieu de campement. L’eau ondule à peine sur notre passage, le gentil clapot ne perturbe pas le silence des lieux… Un vrai bain de nature. On accoste dans un écrin de verdure pour monter notre tipi, faire le feu, et passer la nuit à compter les étoiles.
Bonus : n’oubliez-pas d’amener des chamallows à griller !
Jour 4 : D’Orléans à Clermont-Ferrand
Au petit matin, la brume nappe encore les alentours et il faut un feu de camp pour s’extirper de la froideur de la nuit. On plie notre bivouac pour regagner, encore rêveurs, la ville d’Orléans, aux allures de toile d’artiste, avec ses fleurs abondantes et ses façades en pans de bois. On se promène le long des quais arborés avant de visiter la majestueuse cathédrale. Il est temps de reprendre les rails vers la gare de Clermont-Ferrand. Ce soir, on dort en Auvergne !
Bonus : si vous êtes plutôt du genre à pédaler qu’à ramer, il est également possible de parcourir la Loire à vélo.
Jour 5 : Sur les volcans d’Auvergne
Parce que le train est devenu notre moyen de transport préféré, on grimpe, au petit matin, dans le train à crémaillère qui nous mène en silence jusqu’au sommet du Puy de Dôme. En haut du plus grand volcan auvergnat, le panorama est à couper de souffle. La chaîne des puys jaillit des forêts en un paysage étonnant que l’on explore vaillamment, chaussures de randos bien accrochées. Et quitte à prendre de la hauteur, on s’envole en parapente pour profiter d’une vue exceptionnelle sur le Puy de Dôme ! De quoi finir notre séjour la tête dans les nuages, littéralement.
Bonus : marcheurs dans l’âme ? Préférez le sentier au train pour grimper sur le Puy de Dôme.
En chemin
Des bords de l’Atlantique au centre de la France, redécouvrez la France à travers des paysages exceptionnels et des expériences au plus près de la nature, sans oublier les spécialités locales incontournables, pour vous remettre de vos émotions.
À faire :
- La Côte de Granit Rose : découvrez 10 kilomètres d’amas de pierres aux couleurs stupéfiantes ! Un phénomène géologique est extrêmement rare : on en compte trois dans le monde, dont deux en France. Avec, en point d’orgue, le phare de Ploumanac’h, entièrement bâti à partir du fameux granit.
- Descendre la Loire en canoë : glissez sur la Loire à bord de votre canoë, avant d’accoster sur la rive du fleuve et monter le campement pour la nuit. Vous vous sentez l’âme d’un trappeur. Le canot-camping offre une expérience au plus proche de la nature, le long de la Loire et de ses berges moussues, sous les conseils avisés de Joris, de Destination H2O, qui nous avait guidé pour Les Others Camp #2.
- Faire un baptême de parapente : vous courez dans les herbes, vite, plus vite, et pour décoller, le coeur bien accroché ! L’Auvergne se déroule sous nos yeux. Les volcans, tout de vert vêtus, font feux vers nous. En compagnie de Vincent, d’Aero Parapente, les montagnes du Puy semblent alors si petites… et immenses à la fois.
À déguster :
- En Bretagne : du kouign-amann, évidemment ! Ou sa variante plus petite et (encore) plus beurrée, qui répond au doux nom de kouignette.
- À Orléans : le cendré d’Oliver, un fromage de vache onctueux enveloppé de cendre, typique.
- En Auvergne : une bonne truffade ! À base de pomme de terre et de tome fraîche, rien de tel après une bonne randonnée.
À l’aventure
Envie de prolonger l’aventure pour quelques jours dans une des régions traversées ? Voici trois suggestions de micro-aventures pour un week-end en pleine nature.
Et pour toujours plus d’idées, activités et destinations à découvrir de 1 à 3 jours, retrouvez notre guide complet des 52 micro-aventures partout en France à télécharger gratuitement.
Surf-trip en Bretagne
- Durée : 2 jours
- Ville proche : Quimper
- Période propice : toute l’année
- Difficulté : ★ ☆ ☆
La Bretagne recèle de spots paradisiaques et sauvages pour les férus de surf. Initiés ou débutants en glisse auront aucun mal à trouver l’endroit rêvé pour assouvir leur passion. De nombreux coins bretons restent vierges de tourisme balnéaire et idéaux pour les amoureux de nature. Se jeter à l’eau, se dresser sur la planche, apercevoir au loin les falaises monumentales… et les potes, jamais loin, une bière à la main. De Saint-Malo à la presqu’île de Quiberon, en passant par la pointe de la Torche, on prend les vagues, mais tout en détente et convivialité.
Le brame du cerf en Sologne
- Durée : 1 jour
- Ville proche : Orléans
- Période propice : mi-septembre
- Difficulté : ★ ☆ ☆
Tendez l’oreille, ouvrez les yeux. Les sous-bois moussus et odorants de Sologne, émaillés de bruyères et de châtaigniers, abritent une biodiversité à la fois pure, discrète et foisonnante. Peut-être aurez-vous la chance d’entendre le brame d’un cerf et d’apercevoir sa silhouette courir dans la brume ? La forêt solognote abrite également des landes, des étangs, des moulins et des châteaux. De quoi s’évader, quelques heures ou quelques jours, loin de tout.
Une ascension du Puy de Sancy
- Durée : 1 jour
- Ville proche : Clermont-Ferrand
- Période propice : du printemps à l’automne
- Difficulté : ★ ★ ☆
En Auvergne aussi, on peut gravir le flanc des massifs et marcher sur des crêtes aiguisées ! Rendez-vous au Puy de Sancy, un volcan endormi d’où s’écoulent désormais toutes les nuances de vert en été et un flot de neige en hiver. Avec des itinéraires de 6 à 16 kilomètres à retrouver dans notre petit guide du Puy de Sancy, vous aurez le temps de croiser quelques discrets chamois, mouflons, marmottes, chevreuils ou papillons rares. Et, surtout, de profiter de l’air pur des montagnes.
Photos : Clara Ferrand et Vanessa Martin
En partenariat avec
Aigle
Aigle, maître caoutchoutier depuis 1853, confectionne ses bottes à la main en France et accompagne l’homme dans la nature, par tous les temps, grâce à ses vêtements pensés pour le grand air… En montagne, comme en ville.
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