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En escalade comme dans n’importe quelle activité outdoor, il faut savoir composer avec un élément central : la météo. On a beau tout prévoir dans les moindres détails, il reste toujours une part d’aléatoire. Changer ses plans peut faire partie du jeu.
Une leçon — encore une fois — bien apprise lors de notre dernier trip, ou comment un week-end de grimpe dans le Sud s’est trouvé re-localisé à l’autre bout de la France, dans le Grand Est.
On vous raconte quelques jours sur les falaises de granit et de grès des Vosges et du Haut-Rhin, équipés des vestes à capuche Proton LT d’Arc’teryx, partenaire de ce récit.
Parfois, les choses ne se déroulent pas comme prévu. Et c’est peut-être mieux ainsi.
Ce petit trip d’escalade automnal était coché dans nos agendas depuis déjà quelques mois. Tout était calé : date (dernière semaine d’octobre), équipe (Nico, Caro, Damien et Bapt), matos (fourni par nos amis de Arc’teryx), spots et même solution de repli.
En se dirigeant vers le Sud, on était persuadés d’avoir beau temps. Résultat : pluies diluviennes et alerte orange, pas moyen de trouver un spot au sec. Il va falloir se tourner vers une autre destination, ou l’on sera obligés d’annuler.
Après 34 liens Google Images et 27 topics Camp To Camp échangés sur WhatsApp jusqu’à la veille du départ, on décide finalement de se rabattre sur le Grand Est, dans les Vosges et le Haut-Rhin plus précisément (le quart nord-est étant la seule partie du territoire épargnée par le mauvais temps).
La Martinswand fait face au Hohneck, le second sommet du massif vosgien (culminant à 1 362 mètres). C’est la falaise historique de la région, les premières voies y furent ouvertes à la fin du XIXème siècle. Ce spot était d’ailleurs considéré comme le spot de référence du Nord-Est de la France dans les années 1970/1980. Au menu : un sublime granit, des chamois gambadant juste à côté, des sapins, une belle mer de nuages. Bref, un cadre unique et une réelle ambiance « montagne », à plusieurs centaines de kilomètres de notre premier choix.
En termes de grimpe, le spot offre une escalade à pieds, technique et plutôt engagée. Même si les voies ont été ré-équipées il y a une petit trentaine d’années, l’espacement entre les points est toujours assez important et les départs pas toujours protégés. Disons que c’est aussi ce qui fait son charme !
On est partis pour deux jours de falaise avec le strict minimum : un jeu de dégaines, le grigri et notre corde. On aurait probablement dû prévoir un ou deux coinceurs pour être tranquilles… Petit conseil : si votre corde fait 80 mètres et plus, il y a parfois la possibilité d’enchaîner les deux premières longueurs d’une traite. Ce que nous avons fait (mais bien checker sur le topo avant de se lancer !)
Après une première journée de grimpe bien remplie, il est temps de trouver un endroit pour établir notre campement. En cette période de l’année, les campeurs estivaux ont déserté la région et il est facile de se retrouver seuls au milieu de nulle part. Une petite recherche iPhiGéNie et 20 minutes sur les chemins forestiers traversant les pistes de La Bresse-Hohneck plus tard, on trouve le spot parfait : une clairière surplombant le lac de la Lande. On est bien loin des stations de ski « usines » de la Tarentaise, du tourisme alpestre de masse et des télésièges six places supersoniques. Ici, on a conservé les téléskis.
On se réveille aux premières lueurs du jour après une nuit plutôt fraîche. Toilette express et petit déjeuner au bord du lac, il est déjà temps de reprendre la route direction Colmar, puis Gueberschwihr (à prononcer gué-beurre-chvir).
Changement de décor dans le Haut-Rhin : on quitte les montagnes des Vosges et le Munster pour les collines d’Alsace. Gueberschwihrest une belle falaise, mais aussi un sublime village, avec 78 maisons inscrites au patrimoine culturel et un vignoble connu dans tout le pays pour son Grand Cru Goldert.
On gare le van sur les hauteurs avant de pénétrer un joli petit sous-bois. Un paysage digne de la trilogie de Tolkien ! Après quelques galères d’orientation, on finit par arriver sur la carrière de grès.
On comprend vite que la grimpe du jour n’aura strictement rien à voir avec celle de la veille, ni même avec le style plus conti ou rési des falaises du Sud. Ici c’est bloc. Peu de voies dépassent les 20 mètres, aucune prise intermédiaire, que des mouvements obligatoires. On va voir ceux qui ont bien bossé à Fontainebleau !
En arrivant au secteur principal de Gueberschwihr on est frappés par la beauté de la paroi. Nico s’exclame même : « On est dans l’Utah ? On dirait Indian Creek ! » Pas exactement, mais pas loin. De sublimes fissures découpent la face en parties inégales.
Après quelques voies d’échauffements dans un secteur en contrebas, on se lance dans cette magnifique face aux teintes rouge-orangées. Comme prévu, on se prend quelques buts : les cotations sont bien plus sévères ici que sur nos parois du Sud ou dans les salles parisiennes…
Mais qu’importe la cotation pourvu qu’on ait l’ivresse. D’ailleurs, après 4 ou 5 longueurs, on est bien daubés. Il est temps de trouver un nouveau spot pour camper. Le weekend est presque terminé !
Sans cette météo capricieuse, nous n’aurions jamais découvert ce petit coin de paradis, entre paysages alpestres et vignobles, dans une atmosphère calme et paisible, à quelques encablures de la frontière allemande.
En partenariat avec
Arc’teryx
Arc’teryx est une marque spécialisée dans la création d’équipements et de vêtements techniques haute performance pour l’outdoor.
Leur initiative No Wasted Days™ encourage les gens à aller dehors, aller explorer l’environnement outdoor, se reconnecter à la nature, prendre du temps dans les grands espaces. C’est pourquoi elle éclaire la voie avec les récits de parcours hors du commun, où des protagonistes inattendus accèdent à la montagne par des chemins détournés.
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