Pour son second voyage en Inde, le photographe, auteur et illustrateur Adrian Morris a pris la route en direction du sud.
C’était la deuxième fois que je me rendais en Inde et tout a commencé de manière complètement inattendue et spontanée. Au moment d’arriver, j’étais supposé être aux Philippines à parcourir les îles avec ma petite amie. Cependant, après une rupture aussi dramatique qu’inattendue, j’ai décidé de booker un billet de dernière minute vers un autre pays pour me changer les esprits. J’ai passé un mois au Sri Lanka à surfer toute la journée et décidé de retrouver des ami à Kerala, au sud de l’Inde.
C’était bon d’être de retour en Inde, même si je n’avais jamais visité le sud du pays auparavant. C’était très différent de ce que j’avais imaginé. J’ai passé le premier jour à déambuler dans les rues bondées de Trivandrum jusqu’à ce que mon pote arrive et qu’on parte vers la côte et son magnifique spot au nord de Varkala. On a passé les quelques jours suivants à explorer les plages vides, body-surfer et bien manger. C’était parfait. Mais j’avais aussi envie d’avancer vers le nord. Certains de mes amis y voyageaient du coté de Karnataka, désireux d’y découvrir le superbe spot dont un couple italien leur avait conté les légendes.
Je suis arrivé dans la ville de Gokarna après un interminable enchaînement de trains et de bus. J’étais heureux de ressentir ce sens si particulier de la culture indienne, que je n’avais pas vraiment expérimenté à Kerala. J’ai passé une nuit en ville avant de marcher une heure sur Kudle Beach, première et plus grande des 4 plages isolées qui entourent la ville de Gokarna : le seul moyen d’atteindre ces plages est de s’y rendre à pied. J’ai passé un super moment à explorer la zone, y jouer de la musique, lire, dessiner et prendre des photos.
Étape suivante : direction Rajastan, où j’allais découvrir les zones du pays que j’aime le plus et faire pour la première fois l’expérience de cette magnifique atmosphère, que vous ne pouvez trouver que là-bas.
Le premier endroit que nous avons visité fut Pushkar, une magnifique ville parsemée d’immeubles blancs qui surplombent un grand « Ghatt » (gros bras d’eau). Je me rappelle arriver en ville et le contempler en arpentant pour la première fois les marches qui trouvent leur chemin au travers des petites rues. Je n’avais jamais rien vu de tel auparavant. À ce moment précis j’ai compris que j’étais en Inde, la vraie Inde, l’authentique. Le Ghat était plein de baigneurs, de gens qui lavaient leurs habits ou assistaient à des cérémonies religieuses pendant que les oiseaux emplissaient le ciel, que les singes sautaient de bâtiment en bâtiment et que les vaches traînaient au calme au bord des marches. Bien que Pushkar soit plutot populaire auprès des touristes, ce fut très simple de s’en écarter et de ressentir paix et culture locale. Un matin, je me suis rendu au sommet de la montagne la plus proche pour regarder le lever du soleil depuis un temple situé au sommet : l’une des plus belles choses que j’ai vue de tout le voyage.
Le lieu de notre prochaine visite fut une ville connue sous le nom de Bundi, une cité incroyable aux immeubles bleus, surplombés par les ruines d’un vieux fort. C’est près d’ici que Richard Kipling a puisé son inspiration pour le fameux roman « Le Livre de la Jungle », et les paysages, bâtisses et vieilles runes qui s’y tiennent assurent largement le spectacle.
Je suis tombé amoureux de Bundi. Tout y était plus apaisé, les gens étaient si gentils, et on y croisait plus aucun touriste. Un vrai petit coin de paradis. J’ai passé beaucoup de temps à me perdre dans les rues, rencontrant et discutant avec des locaux qui avaient tous l’air tellement excités de parler avec moi, le plus sincèrement du monde. Comme dans beaucoup d’endroits en Inde, les rues sont partagées avec les singes, les vaches et les chiens errants qui m’accompagnaient souvent pendant mes balades. J’ai vraiment adoré mon passage ici et j’étais bien triste de partir le moment venu.
Après le Rajasthan, ça a été un long voyage à travers les montagnes au nord du pays, en passant par la ville de Rishikesh que j’avais découverte l’année passée.
Ça a tout de suite été très différent du souvenir que j’en avais. D’abord parce qu’on était en plein pic saisonnier mais aussi parce qu’à cette période de l’année le Gange est plus calme, plus clair. C’était quoi qu’il en soit toujours aussi beau. Rishikesh est un lieu sacré et vous le ressentez vraiment une fois sur place. Ça a été extraordinaire de pouvoir nager dans le Gange cette fois-ci et de passer du temps sur les plages qui le longent.
Je n’y ai passé qu’un court moment et on arrivait déjà à la fin du séjour. Ne me restait plus qu’à retrouver le chaos si caractéristique aux rues de Delhi en y attendant mon avion. Cependant, il se trouve qu’à cette période se tenait Holi, fameux festival indien au cours duquel les rues sont pleines de couleurs. Les gens se couvrent de jets de poudre colorée, remplissent d’eau des ballons de baudruche et s’en arrosent. Ils jouent de la musique et font des rencontres. Ça a vraiment été une expérience extraordinaire et je n’en ai pas gardé une seule photo, de peur que mon appareil soit inondée. Ce qui ne m’empêchera pas de m’en souvenir toute ma vie.
Une façon de mettre un terme à mon séjour en Inde aussi belle qu’étonnante. J’ai déjà hâte d’y retourner la prochaine fois, explorer ce que je ne connais pas encore.
Adrian Morris
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