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Des Alpes à la Méditerranée : 5 jours de gravel entre la France et l’Italie

Des Alpes à la Méditerranée : 5 jours de gravel entre la France et l’Italie

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Ashley et Quentin ont profité de la rentrée de septembre, calme et ensoleillée, pour partir à l'aventure dans les Alpes à vélo. Ne pouvant choisir entre la France ou l'Italie, ils ont suivi la frontière, sautant d'un côté et de l'autre. Cinq jours d’itinérance à l’assaut de cols mythiques, de vallées sauvages et de sentiers étroits et caillouteux, pour pédaler de la montagne à la mer et répondre à la question cruciale : croissant ou cornetto ?

Table des matières

Notre itinéraire

  • Durée : 5 jours (sans se presser !)
  • Difficulté : confirmé
  • Type : route et gravel
  • Distance : 317 km
  • Dénivelé : 8 000 m D+
  • Départ – Arrivée : Saint-Paul-sur-Ubaye – Menton
  • Période : fin d’été

Une aventure transfrontalière

Nous avions toujours eu envie de traverser les Alpes à vélo. Qu'elles soient françaises ou italiennes, ces montagnes nous attirent particulièrement. Là-bas, les villages perchés ou de fond de vallée semblent figés dans le temps. On y est toujours bien accueillis, et avec un peu de chance, on y découvre des fêtes traditionnelles, comme celle de la transhumance à Jausiers dans la vallée de l'Ubaye en France, ou la fête de l'escargot à Triora en Italie. Elles perdurent depuis des siècles dans ces vallées reculées des Alpes. Les routes de montagne, leurs lacets et leurs cols, mais aussi les sentiers caillouteux et les forêts, en font un formidable terrain de jeu pour les amateurs de gravel que nous sommes.

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Étant amoureux à la fois de l'Italie et de la France, nous avons imaginé un petit défi : relier les Alpes à la Méditerranée à vélo, en traversant autant de fois que possible la frontière. Ce qui signifie grimper quelques cols mythiques, tels le col de la Lombarde ou celui de Turini. Une façon amusante d'explorer ces deux pays, d'accéder à des pistes et sentiers moins connus de l'arrière-pays, de goûter à la montagne comme à la côte et, surtout, de bien manger !

→ Jour 1 : Saint-Paul-sur-Ubaye – Col de la Lombarde

70 km / 2 360 m D+

Avant le lever du soleil, on quitte Saint-Paul-sur-Ubaye enveloppés dans tous nos vêtements. Direction le col de Larche, à travers des prairies alpines asséchées par l'été. En descendant vers Bersezio, un petit village en pierre, on compte plus d'une vingtaine de virages en épingle parfaitement identiques. Un design très apprécié des Italiens ! La chaleur nous rattrape en milieu de journée, en pleine ascension du col de la Lombarde, une belle montée de plus de 20 kilomètres, ombragée et sauvage. Arrivés à la moitié, mes jambes refusent d'avancer... J'arrive quand même à atteindre un petit alpage à deux kilomètres du col, où l'on installe notre bivouac, profitant d’une vue magnifique sur la vallée dans la lumière du soir.

→ Jour 2 : Col de la Lombarde – Col de Turini

70 km / 1 770 m D+

Juste après le col se trouve la station de ski d’Isola 2000, côté français. Hors saison, l'endroit est complètement désert. On observe l'itinéraire. Je tente de rassurer Quentin en lui disant que c'est une route facile en gravel, mais on peut voir d'ici que c'est plutôt une piste 4x4 bien caillouteuse... Il faut pousser les vélos à pied jusqu’au col Mercière. Après quelques heures de gravel, on rejoint la vallée du Vésubie. Les dégâts causés par la tempête Alex sont encore bien visibles. Vient l'ascension du col de Turini à la "golden hour". À mesure que l'on prend de l'altitude, les forêts de feuillus se transforment en conifères. Au col, on s'offre une bière locale dans un auberge de motards avant de pédaler un peu plus haut, de nuit, vers une clairière où dormir.

→ Jour 3 : Col de Turini – Col de Sanson

60 km / 1 650 m D+

Après une descente en mixte, d'abord en gravel puis sur route, depuis le col de Turini, on arrive dans la vallée de la Roya. On suit la route départementale jusqu'à atteindre La Brigue – soulagés. En regardant les cartes satellites, on doute de la piste à emprunter. Des locaux nous conseillent la "route de l'Amitié" entre La Brigue et Realdo, en Italie. Un incontournable pour les passionnés de VTT ! C'est notre premier vrai col en gravel. La piste est assez roulante mais raide, bien plus adaptée à nos vélos que les sentiers parcourus jusqu'à présent. On tombe sur une des rares sources encore actives à cette époque de l'année, avant d'arriver au spot de bivouac pour le coucher de soleil.

→ Jour 4 : Col de Sanson – Sospel

92 km / 1 720 m D+

Au lever du jour, on entame la descente vers les petites vallées reculées de l’arrière-pays de Ventimille, parsemées de villages perchés. À Triora, on commande plusieurs tournées de cappuccinos et de cornettos fourrés à la crème. Il faut porter les vélos à travers plusieurs rangées d’escaliers pour traverser la vieille ville. À Pigna, un panneau nous rappelle que l'on est qu'à 20 kilomètres de la mer ! Après une descente en douceur jusqu'à Doleacqua, on prend une petite route à travers des oliviers pour commencer l'ascension vers le dernier passage de frontière du voyage, au col de Vescavo. Le village de Sospel, pittoresque et paisible, nous rappelle l’Italie que nous venons de quitter. Ce soir-là, on décide de s'offrir un hôtel bon marché, une socca et un Spritz sur la place centrale, avant d'aller nous reposer.

→ Jour 5 : Sospel – Menton

25 km / 500 m D+

Frais et reposés, on quitte les rues paisibles de Sospel pour gravir le dernier col. Une fois traversé le col Castillon, on peut enfin apercevoir la mer et Menton. À notre arrivée, on est accueillis par l'air marin, la chaleur et les Mentonais toujours bronzés. Ici, l’été n’en finit jamais. Un croissant et un café nous confirme que nous sommes de retour en France. Au bonheur d'avoir atteint notre objectif final se mélange l'amertume de terminer cette aventure dans l'agitation urbaine de la Côte d’Azur. On enfourne nos vélos dans le TER, prêts à rentrer, heureux et fatigués.

Comment y aller ?

Notre voyage des Alpes à la Méditerranée à vélo commençait à Saint-Paul-sur-Ubaye, où l'on est arrivés directement à vélo depuis le col de Vars. Cependant, pour cet itinéraire, les cyclistes peuvent se rendre tout d’abord à Gap en train (train de nuit direct depuis Paris, via Valence en journée), puis continuer à vélo jusqu'à Barcelonnette en empruntant la vallée de l’Ubaye depuis le lac de Serre-Ponçon (magnifique !). Au départ de Menton, les trains sont réguliers que ce soit pour remonter à Paris (train de nuit) ou partir vers Marseille.

[see_also]Pour plus de détails sur cet itinéraire, vous pouvez consulter Recto Verso V.PAC005 du pack Extension vélo : petites et grandes traversées en France. [/see_also]

Quand y aller ?

Le début de l'été ou le début de l'automne sont parfaits pour explorer les Alpes à vélo. Il y a moins de monde, la température reste clémente en journée – même s'il faisait encore bien chaud en septembre, cette année ! –, le soleil illumine les sommets, et les cols sont encore ouverts. Dès le mois d'octobre, les cols se couvrent de neige et ferment les uns après les autres. Vérifiez qu'ils soient accessibles avant de partir en consultant des sites comme inforoute.

Comment se loger ?

Pour ce voyage des Alpes à la Méditerranée à vélo, nous avons alterné entre bivouacs et petit hôtel bon marché. Les nuits n'étaient pas trop froides et il y avait très peu d'insectes en cette saison. Pour voyager plus léger, nous avons emporté seulement notre toile de tente, en plus de nos matelas et de nos sacs de couchage.

Le meilleur spot pour bivouaquer ? Sans aucun doute à la frontière franco-italienne, au col de Sanson, après avoir suivi la route de l'amitié depuis le village de la Brigue. Là-haut, il y a un alpage où vous pouvez admirer le coucher de soleil en France et le lever de soleil en Italie. Une autre option : les petits campings 1 étoile pour voyageurs. Pratique pour ne pas chercher son spot, profiter d'une douche et de l'électricité. Ils sont nombreux dans la région.

Une autre solution bien pratique quand on voyage à vélo sont les sites de couch surfing entre cyclistes, comme Warmshowers. Sinon le label France Velo permet aussi de trouver où dormir avec un endroit sécurisé pour les vélos.

Bon à savoir

  1. Nous n'avons pas emporté beaucoup de nourriture car nous voulions être les plus légers possibles pour cette aventure des Alpes à la Méditerranée à vélo. Il y avait beaucoup d'endroits où se ravitailler. Chaque après-midi, si nous passions devant un magasin, nous faisions nos courses pour le dîner.
  2. Emportez la carte IGN TOP100 N°158, N°165 avec vous, en plus de votre application favorite.
  3. La Route de l’Amitié de La Brigue en France à Realdo en Italie est superbe mais très fréquentée par les amateurs de 4x4 et de quads. Mieux vaut la parcourir tôt ou tard dans la journée pour réduire le risque de manger leur poussière !
  4. Lorsque vous approchez de Menton et de la côte, commandez de la Socca, le petit snack traditionnel et populaire des Niçois à base de farine de pois chiche. Salez, poivrez, et dégustez.
  5. En été et pendant les périodes de sécheresse, il arrive que les fontaines des villages ne fonctionnent pas dans cette région. Vous trouverez quand même des endroits sûrs pour trouver de l'eau : les cafés, les cimetières et éventuellement l'application Maps.me qui est fiable pour trouver des sources d'eau qui fonctionneront selon la saison.
  6. Entre La Brigue française et à travers la Haute Vallée de l'Argentina italienne, certains résidents parlent encore un dialecte alpin appelé le brigasque. Pendant que vous pédalez sur le dëraira (sentier), repérez les fea (brebis) et peut-être un rinard (renard).

Notre équipement pour relier les Alpes à la Méditerranée à vélo

Nous étions plutôt prêts physiquement pour affronter les dénivelés, mais étions-nous suffisamment préparés pour rouler sur des pistes caillouteuses ? Nous n'en étions plus si sûrs. Avant de partir, nous avons décidé de prendre des pneus plus larges pour plus de confort sur les pistes. Enfin, nous avons également ajouté des pédales automatiques. Elles nous ont aidé à avoir plus de puissance dans les montées – ce qui nous a changé la vie !

Attention : il n'est pas possible d'emprunter ces pistes avec un vélo de route classique.
  1. Vélos gravel
  2. Sacoches de fourche : la première pour les vêtements, la seconde pour l’équipement de bivouac
  3. Porte-bagages avant en aluminium
  4. Sacoches de selle robustes et spacieuses. Prenez garde à bien répartir le poids, et protégez-les avec des bâches en cas de forte pluie
  5. Réchaud, popotte
  6. Sous-vêtements en bambou. Ils conservent bien la chaleur, ne retiennent pas les odeurs (comme la laine mérinos). En plus, ils sont produits de manière éthique et durable
  7. Tente avec deux antichambres pour ranger nos affaires de vélo
  8. Sacs de couchage confort -5°C pour camper en altitude. Finalement, il a fait bien plus chaud que prévu. Nous aurions pu partir avec des sacs de couchage plus légers

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Photos :
Quentin Boëhm
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