Pour Fabien Voileau, rien de mieux que 4 copains et leurs planches de surf entassés dans un vieux break Volvo.
C’est avant tout une histoire de copains, une histoire de partage, réduit à sa plus simple conception. Un vieux break Volvo, quelques boards, une toile de tente, un réchaud fidèle, de l’eau froide à l’arrivée, et une furieuse envie de déconnexion pour lier le tout. Le départ. Quelques bières et une heure de sommeil pour nous, quarante litres de pétrole pour notre antique bahu, tous heureux de quitter les rues agitées du centre-ville nantais pour la mère nature du Finistère. Immersion dans notre coin de paradis favori.
Arrivée au petit patin face au spot. À la réception, un bon mètre déroule, gauche, droite, glacy, eau transparente et ciel dégagé. Les conditions s’annoncent parfaites, elles nous tiendront compagnie quatre jours durant. L’odeur du néoprène, de la wax, du zinc, qui assaille les visages, nous transporte immédiatement.
L’espace, la passion, les copains, l’instant. Il était temps de se retrouver. Escapades au milieu de courants torturés et promenades au sein d’une nature préservée s’alternent, entrecoupées de quelques siestes improvisées, qui ponctuent nos journées, dépourvues de 3G.
Regards complices, fous rires, longs silences. Nous sommes heureux. Ce moment, éphémère, repousse avec virulence nos quotidiens, si absorbants et si chargés. Désormais, les horaires des marrées, la houle annoncée, la direction du vent et le prochain repas sont nos seules obsessions.
On se laisse aller, dominés par le temps, par les éléments. Le plus addictif est certainement l’oubli qui s’installe, l’impression de ne plus penser. Nos doutes, nos peurs ou nos blessures s’évadent.
Nous en savourons chaque minute.
Pourquoi vivre de la plus simple des manières nous propulse-t-il au dessus de tout ? Est-ce la clé du bonheur, de l’épanouissement profond ? Les moments les plus éphémères sont-ils nécessairement les plus forts ? Nous le croyons. Vivre l’instant présent, seul enseignement valable. Et, pour en préserver témoignage, un vieil appareil photo capturera quelques souvenirs, qui une fois attrapés, appartiennent déjà au passé.
Fabien Voileau
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