Shannon May Powell vous emmène découvrir les ruelles Indigo d’un petit village perdu dans les montagnes.
Nous avons traversé la mer d’Alboran sur un grand ferry, en regardant la côte Espagnole s’éloigner petit à petit. À l’horizon, les lumières s’effacaient une à une, jusqu’à ce qu’il ne nous reste plus que la mer agitée et le ciel noir en guise de décor. Il ne fallut pas longtemps avant d’atteindre le port de Tanger. Il était déjà tard dans la nuit et les montagnes du Maroc, notre destination finale, étaient encore à 2h de route dans les Terres. Nous avons voyagé de nuit afin de profiter pleinement du jour suivant à destination.
Il faisait toujours noir lorsque nous sommes arrivés à Chefchaouen. Nous avons tracé notre chemin à travers un labyrinthe de ruelles indigo à la recherche d’un endroit pour se reposer avant le lever du soleil. Les rues commençaient à se réveiller et les étals de marché qui bordaient les murs présentaient fromages, olives, dates et petites patisseries. Une douce musique folklorique berbère s’échappait de la radio d’un petit magasin du coin. La ville nous enivrait au fur et à mesure de notre avancée.
Dans le centre, nous avons passé une petite porte marquée de symboles arabes. À l’intérieur du batiment, nous avons bu du thé à la menthe dans des gobelets en verre, assis par terre, et discuté longuement avec un homme enveloppé dans de longs tissus. Le temps semblait figé. Les murs recouverts de tapis retenaient l’odeur de haschisch, et je nous imaginais comme des génies piégés à l’intérieur d’une bouteille.
Le lendemain, nous nous sommes reveillés au son d’un bourdonnement profond. C’était les chants du matin qui resonnaient dans les rues. Après le petit déjeuner sur le toit de notre riad, on nous a conseillé de s’enfoncer les ruelles sinueuses de la périphérie de la ville. Ici, nous avons découvert la source d’eau naturelle de la ville, une rivière turquoise où les habitants se baignent et lavent leurs vêtements.
Le monde réel ne réussi que rarement à produire des scènes aussi mystiques que celles de nos rêves. Cependant, Chefchaouen semblait posséder ce pouvoir. Même dans ma mémoire, la ville coincée entre les montagnes vierges et les cascades, semble irréelle. Je me souviens de Chefchaouen comme d’une belle perle rare – avec émerveillement et d’incrédulité.
Shannon Powell
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Sur papier, 304 pages
d’air frais et de créativité
vol. 12 — (Re)construction
Et si derrière la pandémie de Covid-19 se cachait une opportunité ? Une brèche dans laquelle passer la main ?
Dans ce douzième volume papier, nous avons ainsi fait le choix de la (re)construction. Sur les traces du Whole Earth Catalog (voir plus bas), nous avons souhaité rester pragmatiques dans les moyens, convaincus que la solution aux plus grands défis de notre temps se trouve entre nos mains, au sens propre du terme. Nos dix doigts comme point de départ, pour innover, bricoler, retaper, bâtir…
FRESH AIR CLUB — La plus grande communauté de nouveaux aventuriers
A large Ferry carried us across the Alboran Sea. We watched the coastline of Spain retreat from our vision. The lights slowly faded out, one by one, until we were surrounded by nothing but the churning water beneath us and the night sky. It was not long before we had reached the harbor in Tangier. It was late at night and our destination in the mountains of Morocco was a two-hour drive inland. We decided to make the journey during the night so that we could arrive to meet a new day.
When we reached Chefchaouen it was still dark. We traced our way through a labyrinth of indigo coloured alleyways searching for somewhere to rest before the sun rose. The streets were already beginning to awaken, market stalls with fresh cheese, cured olives, dates and small pastries lined the walls. The smell of roasting nuts permeated throughout the streets. Berber folk music echoed softly from the radio of a small corner store. The atmosphere was gently intoxicating us as we edged deeper into the town.
We reached the center and passed through an open doorway marked in Arabic symbols. Inside, we were led into a sepia lit den where we sat and drank sweet peppermint tea from glass tumblers and spoke with a man cloaked in rich fabrics. It was a long, slow talk. All concept of time had disappeared. The walls were lathed in rugs that clung to the smell of hashish. I imagined that we were genies trapped inside a bottle.
The next day we awoke to the sound of a deep hum. It was the sound of morning chants being carried through the streets. After breakfast on the rooftop of our riad, we were told to follow the winding alleyways to the outskirts of town. Here we would discover the town’s natural running water source, a rushing turquoise river where the local people came to bath and wash their clothing.
Seldom does the real world manage to produce scenes that are as mystifying as those we experience in dreams. However, Chefchaouen seemed to posses the power of dreams. Even in my memory, the town wedged between pristine mountains and cascading waterfalls, seams unreal. I look upon Chefchaouen as I look upon a rare and beautiful gem – with a sense of marvel and disbelief.
Shannon Powell
Sur papier, 304 pages
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vol. 12 — (Re)construction
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