Mitchell Taylor nous raconte son dernier trek au coeur de ce mythique Parc National, entre bottes pleines de neige et nuits à la belle étoile.
Il était 4h30 du matin, on avait commencé à rouler à 20h pour arriver à 13h30. « Pourquoi je n’étais pas encore endormi ? » C’était la seule chose à laquelle je pouvais penser alors que Chris me demandait de pointer ma lampe frontale en direction de la vallée une nouvelle fois. J’avais arrêté de prendre des photos depuis 2 bonnes heures et j’avais vraiment besoin de sommeil mais une petite voix à l’intérieur me rappelait d’être reconnaissant, j’étais au Yosemite après tout. À 5h30 à peu près, on a re-sauté dans la voiture et pris la direction des prairies d’El Cap, pour passer la nuit dehors.
Quatre heures plus tard, je glissais ma tête en dehors de mon sac de couchage, juste de quoi voir pour la première fois la lumière du soleil rayonner en contre-bas des grandes faces de granit qui nous surplombaient. Tout à coup, je n’étais plus fatigué. On a passé la majeure partie de la journée à grimper par les chemins des chutes de Yosemite. Presque 7 kilomètres et plus d’aller-retours que vous ne pouvez l’imaginer. Mais les vues qui nous étaient offertes valaient largement tout cela, et plus encore. Après cela, déshabillage intégral avant de sauter dans la rivière pour se rafraichir, dans une eau si froide qu’il devenait douloureux d’y laisser tremper une extrémité quelle qu’elle soit plus dix secondes.
Après avoir passé un moment à contempler la vue depuis le point culminant, on a finalement décidé de revenir sur nos pas. À mesure que nous redescendions, le soleil se couchait. Juste ce qu’il nous fallait pour immortaliser un bref aperçu de cette lumière californienne aux reflets dorés arrosant les montagnes. Après tout cela, il était temps de passer au dîner. Dîner suivi d’une heure de sieste dans la voiture avant de repartir vers 21h pour un peu plus de 5 kilomètres jusqu’à Glacier Point. La lune était presque pleine et on n’a même pas eu besoin de nos frontales pour accéder au point surplombant la vallée. Trois heures et quelques bottes pleines de neige plus tard, on était arrivés au sommet. J’ai été alors super heureux de trouver un bâtiment en pierre sous lequel m’emmitoufler dans mon sac, sachant que j’avais décidé de ne pas emmener de tente cette fois-ci.
Le matin suivant, on s’est réveillés au lever du soleil pour shooter tant que la lumière était bonne. Après qu’elle a perdu son éclat, on a défait notre campement et quitté les lieux. On avait tous un autre endroit à rallier, après tout c’était la Saint-Valentin et l’éventualité de passer une nuit de plus avec deux potes dont les pets sentaient au moins aussi mauvais que les miens n’était plus ma priorité.
Mitchell Taylor
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